Habitant de l’Adiabène (dans l’actuelle Irak) à la fin du 4e siècle, Yacov ne supporte plus l’occupation perse de son pays. D’autant plus qu’il est chrétien dans une région de vieille chrétienté, christianisée par les disciples de l’apôtre Thomas et qui a conservé pour la prière la langue araméenne qui était celle du Christ. Soumis aux violentes persécutions perses, Yacov, et bien d’autres, doivent fuir leur terre pour aller se réfugier à Nicomédie (dans l’actuelle Turquie), cité cosmopolite appartenant à l’empire romain qui a fait du christianisme sa religion officielle.
Là, Yacov va rencontrer Honorat, un hippie de son temps, qui revient profondément bouleversé de sa rencontre avec les moines d’Orient, disciples de saint Antoine et de saint Basile. Les deux hommes décident de faire route ensemble avec le projet d’installer un monastère en Occident. Au début du 5e siècle, ce sera la naissance du monastère méditerranéen de Lérins, la plus ancienne trace monastique en Occident.
Lérins, « île des saints », va devenir une épinière épiscopale : Honorat sera évêque métropolitain d’Arles et Yacov sera envoyé vers la cité de Darantasia « in alpis graia » dont il fera sa « parokia » donnant ainsi naissance au diocèse de Tarentaise. Yacov l’Assyrien devient Jacques de Tarentaise.
Yacov le persécuté, le migrant, le moine, l’évêque, le saint … le chrétien dont l’histoire nous fonde et nous donne un à venir, de commencement en commencement.